présenté par :Presenter Logo
Artist
Artist
Festival de jazz d'Ottawa 2025

Kepler

ven. 27 juin 2025
Quatrième Salle
Centre national des Arts

Dans la musique de Kepler, la lenteur tient lieu de microscope : la musique peut sembler simple ou statique au premier abord, mais des fissures, des abîmes, des mystères et des miracles se révèlent peu à peu. Chaque détail dévoile sa profondeur, et le jeu minimal devient poétique. Les pièces sont courtes, la plupart du temps, finement ciselées, envoûtantes en raison de leur résonance, de leurs échos et de leurs textures. Autre aspect essentiel de ce voyage musical, de vraies mélodies sous-tendent aussi ces pièces. Le trio est influencé par Brian Eno, Arvo Part, Schumann et Keith Jarrett. Cette recherche de la lenteur cache un profond désir de créer une chanson. Le résultat n’est jamais flamboyant ni éclatant, mais jette un sort délicat et glacé. Kepler lance son premier album en mars 2019 sur l’étiquette Onze Heure Onze, et le groupe est lauréat du programme français Jazz Migration la même année.

Né en 1987, Adrien Sanchez commence à jouer du piano en Corée du Sud. De retour en France, il prend des cours de piano classique et de flûte traversière. À 20 ans, il obtient une bourse du Berklee College of Music, où il étudie avec George Garzone, Hal Crook, Victor Mendoza, Rick DiMuzio et Jeff Galindo. Il rencontre également des musiciens comme Joe Lovano, Miguel Zenon et Greg Osby, avec lesquels il joue. De retour en France, il s’inscrit au Conservatoire national supérieur de musique de Paris pour y faire une maîtrise en jazz et musiques improvisées qu’il obtient en 2012. En 2009, il remporte le concours international de jazz de Kodolany en Hongrie et l’année suivante le prix Selmer au Tremplin des jeunes talents de jazz du Festival de jazz de Saint-Germain à Paris. Adrien donne de nombreux concerts dans des clubs de jazz parisiens, notamment le Sunside et le Duc des Lombards, dans des festivals tels que les Banlieues Bleues, Jazz in Marciac, Jazz sous les Pommiers à Coutances et Jazz sur son 31. Récemment, il joue avec l’Orchestre national de jazz, le Moutin Factory Quintet, le grand ensemble de Laurent Cugny et Lailas Olivesi. Il est également co-leader du quatuor Flash Pig, sacré meilleur groupe de jazz en 2024 par le Jazz Magazine.

Né en 1983 et formé notamment au Conservatoire de Paris, Julien Pontvianne se nourrit de plusieurs traditions musicales pour proposer sa propre perception de la lenteur, perception qui explore, à travers des groupes comme Watt, Aum Grand Ensemble ou Abhra, les formes du silence, les rôles de la voix et de la mélodie, les accords non tempérés, l’évolution des matières continues, la fusion des timbres, la résonnance, le temps, les formes longues ou les formes de la chanson. Il incarne une musique de patience, à contre-courant, proche d’une sorte d’ascèse hédoniste qui invite à l’introspection, d’où l’intellectualisme ne prédomine jamais sur une forte sensualité. Ses albums, parus pour la plupart sur l’étiquette du collectif Onze Heures Onze dont il est l’un des fondateurs, ont conduit la critique à le rattacher à l’idée d’écologie du son imaginée par Gérard Grisey, ou à celle d’écologie de l’écoute définie par Salvatore Sciarrino. Influencé, entre autres, par les messes de la Renaissance, par le gamelan indonésien, par Sonic Youth, Paul Motian, Morton Feldman ou Michael Pisaro, il joue dans plusieurs contextes, du jazz des années 1920 au rock expérimental (Oxyd, Trojan Panda) et aux musiques les plus contemporaines (Ensemble 0).